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Rien à raconter

Rien à raconter
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Derniers commentaires
5 octobre 2016

Enfin...

Je n'écrirai plus ici. Jamais. Plus rien à raconter. 

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7 juillet 2016

7 juillet 2016

Je cherche mes mots, de moins en moins, restent le silence et les vieilles blessures.

17 décembre 2015

Mercredi 16 décembre

Un jeune voisin de mes parents est décédé dimanche dernier , plus précisément dans la nuit de dimanche à lundi .

Enfin,jeune pour mes vieux parents qui le connaissaient depuis près de 45 ans . Le dimanche précédent avec d'autres amis de leur petite rue, ils avaient fêté comme tous les ans depuis plus de trente ans la Saint-André, restaurant annuel et rituel, chacun choisissait le  lieu et réservait la surprise aux autres . la prochaine fois c'était leur tour , à lui et sa femme. Il ne respectera pas son engagement.

Je le connaissais peu, j'ai habité peu de temps dans cette  petite maison de cette petite rue, je me souviens toutefois que ce couple faisait partie, comme mes parents, des premiers habitants . Ils étaient à l'époque les plus jeunes à s'installer. Il ne reste pas beaucoup de couples de ces pionniers de la rue,mes parents font de la résistance.

Je le connaissais plus par ce qu'en disait mon père, lequel tout ami qu'il fût , avait parfois la dent dure avec cet autre André "qui n'était pas toujours, il faut comprendre pas souvent, très fin". Il semblait avoir le verbe haut et l'humour gras, voire graveleux . J'ai aussi entendu mon père en parler comme d'un bricoleur, magouilleur , aux combines pas toujours très claires, il faut entendre assez souvent. Bricoleur habile et me semble-t-il mes parents ont aussi parfois bénéficié de ce talent là, mais "il n'était pas très fin" .

C'était aussi un sportif accompli, grand cycliste devant l'Eternel, ce qui lui fait aujourd'hui une belle jambe, jambes qu'au petit matin sa femme a trouvées un peu fraîches en ce lundi matin frisquet. Ce n'est qu'après une heure qu'elle s'est étonnée qu'il ne se levât pas, lui qui selon ses dires, que mon père trouvait souvent exagérés, ne dormait que quatre heures par nuit . Et cette fois , elle le trouva complètement froid, mort dans son sommeil. Arrêt cardiaque .

Il avait pourtant effectué la veille ses 70 kilomètres comme d'habitude . La veille encore, ils évoquaient leur futur voyage en Italie dans leur grand camping-car qui trônait , imperturbable, devant leurs fenêtres. Je me demandais souvent quand je rendais visite à mes parents comment ils pouvaient avoir besoin d'un tel monstre . Mon père disait qu'il aimait bien montrer sa réussite, le grand camping-car servait sans doute aussi à cela.

Bien qu'il ne fût pas très fin de son vivant, mes parents ont été très affectés par cette fin brutale . C'est encore un bout de leur monde qui s'en va, après d'autres aux fins moins inattendus. Sa femme saura faire face me dit ma maman, elle est courageuse .

Je ne suis pas très charitable, je devrais compatir plus, j'aurais dû mettre une carte de visite me dit gentiment ma mère, elle me dit toujours les choses gentiment . Mais j'avoue que ce qui m'a vraiment traversé la tête, quand ma mère m'a appris ce décès brutal, ce fût une étrange idée,  que je ne pouvais pas décemment avouer à mes vieux parents.

Je me suis dit " mince alors, il ne sait même pas qu'il est mort" . Et c'est quelque chose qui d'une certaine manière me bouleverse et qui n'est pas facile à aborder . Une vieille amie à qui j'exposais ma drôle d'idée me répondit que " c'était une belle mort et que c'était mieux que de souffrir pendant des mois , voire des années" .

Oui certes, j'en conviens, mais quand même je trouve ça "con" de ne pas savoir qu'on est mort et je n'aimerais pas que ça m'arrive, pas de mon vivant en tout cas. J'aimerais, même quelques instants, savoir que je quitte ce monde, sinon je crois que j'en serais inconsolable .

12 mai 2015

Ma foi

Je suis plongé dans la lecture du Royaume d'Emmanuel Carrère complétant ainsi les trous , les béances de mon abyssale inculture , enfin je crois .
Chaque soir, chaque nuit , Carrère refermé, je m'immerge dans le Nouveau Testament, enfin pour l'instant je picore, une cuillerée d’épître, une bouchée des Actes des Apôtres, un petit coup de Saint Luc ou de Saint Jean et je m'endors , apaisé en un mot.

Saines lectures vous en conviendrez...puis une nuit, réveillé par quelque chose d'impératif, je me glissai hors du lit, sans bruit et sans lumière, atteignis le couloir obscur, serein et derrière la porte vitrée devinai une lumière bleue , vacillante certes mais vaillante. Je m'approchai, troublé, ému, ouvris la porte plein d'espérance .
Le témoin de charge de l’aspirateur rechargeable Electrolux, modèle Ergorapido 18 V . 
Ma foi, ce sera pour une autre fois.

7 avril 2014

Le regard

Bien longtemps déjà que ma maman ne m’avait complimenté sur mon allure, bien longtemps que n’avaient résonné à mes oreilles comblées «  tu as perdu du poids »  ou encore  «  t’es beau aujourd’hui ». Même s’il n’y a jamais eu que ma mère pour me trouver beau, svelte et intelligent, j’ai toujours accueilli avec délice ces mots doux.

Mais aujourd’hui tandis que je tentais de m’extirper du moelleux fauteuil familial, j’ai vu.

J’ai vu le regard, ce regard, son regard et il n’y avait pas une once de mensonge. 

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21 novembre 2013

RETRAITE

 

 Je suis venu vous dire que je m'en vais
 Et vos larmes n'y pourront rien changer
 
 Bon, faut pas exagérer non plus.
 
 Je ne vais pas vous chanter que pour moi la vie va commencer et vous faire
 le coup de la page blanche. Tout simplement parce que je ne crois pas à
 toutes ces choses qu'on s'invente pour se rassurer .
 
 Je sais que je quitte une Caisse et qu'un jour je rentrerai dans une autre
 même si je ne suis pas pressé .
 
 Alors en attendant, je vais simplement continuer mon chemin, essayer de ne
 pas trop tomber, profiter de ma famille, de mes rares amis, et surtout
 faire en sorte qu'ils profitent de moi .
 
 Aujourd'hui, je fais une petite halte sur ce chemin, peu importe s'il fût
 parfois difficile, peu importe s'il y eût des descentes et des montées, des
 chutes et des rechutes , peu importe si je me suis parfois égaré,
 l'important ce fût toutes ces rencontres , toutes ces personnes que j'y ai
 croisées.
 
 
 Toutes ont été importantes à leur manière,toutes ont fait de moi quelqu'un
 de différent, quelqu'un de meilleur et si j'ai un peu donné , j'ai surtout
 beaucoup reçu.
 

19 janvier 2013

CANCER

Le verdict est tombé brutal dans sa nudité,  nu dans sa brutalité, c’est un cancer, un de ceux qu’on connaît le moins, un  parmi les plus terrifiants.Courageusement je répliquai dites-moi tout docteur !  Ne prenez pas de gants, heu c’était juste une image, doc.

 

 C’est un cancer de l’humour.

 

J’aurais accepté une tumeur d’un organe officiel, fût-il utile voire indispensable, mais l’humour est le sel de ma soupe, le soleil de mes soirées, le Bobby de ma pointe,le curry de mon filet mignon, bref que serais-je sans toi, rien qu'un... bref.

 Il existe une seule alternative, soit c’est l’ablation totale, soit une ablation partielle. On peut aussi tenter des traitements, mais les effets secondaires peuvent être importants pour vous et les autres.

L’ablation totale est la moins risquée, des gens vivent bien avec un seul rein, d’autres n’ont pas de cervelle, alors vous pouvez bien vivre sans humour, surtout à  l’âge que vous avez et pour le temps qui vous reste à vivre.

Franchement tant que vous avez la santé, et puis pas besoin d’humour pour jouer aux boules, acheter sa baguette de pain et accompagner les vieilles amies vers leur dernière demeure, hein !

 

Heu, docteur, vous pouvez remettre vos gants là !

 

Et l’ablation partielle, pourrais-je continuer mes saillies saillantes, mes reparties fulgurantes, mes traits coruscants ? Hé bien c'est-à-dire, vos saillies deviendront plates comme un paysage brèlien, vos reparties arriveront trop tard, quant à vos traits ils seront à peine reconnaissables.

Vous me parliez de traitements possibles, je garderai alors mon humour ??

Oui, mais vous ne le maîtriserez plus et il va changer, vous l’aimiez noir et sans sucre, il deviendra gris voire gras ou pire melliflu !

Gras et melliflu comme celui de  B. (que l’indécence ne me permet pas de nommer, d’ailleurs B est une lettre d’emprunt afin de ne pas reconnaître C.  )

 

Diantre docteur, vivre sans humour je ne peux, mais sousvivre avec l’humour gros et gras je le puis encore moins !

 

Finalement après âpres négociations, j’ai opté pour un cancer du rein et gardé mon organe essentiel ...

L’humour est sauf.

1 octobre 2012

Désarroi

Je n’écris plus, plus d’envie, comme un ressort cassé. Je sais pourquoi et si je l’écrivais sans doute que les mots reviendraient, mais je ne peux tout simplement pas, trop de douleur au fond de mon être, trop de futilité au bout de mes doigts, trop d’indécence quand chaque jour, chaque heure qui passe me renvoit à ma vacuité. Trop de douleur à recevoir la parole de ces gens que je crois aider quand je me sens tellement incapable d’aider ceux qui me sont les plus chers. J’aide pour oublier que je ne sais pas t’aider, toi.

3 février 2012

INTERROGATOIRE

 

J’avais commencé à oublier les brancards, les blouses blanches, les vertes et  les  bleues, les cris de désespoir, les odeurs, les bruits, les sons, les box, les paravents, les patients, les impatients. Pourtant me voilà à nouveau seul dans un box à la curieuse et déprimante odeur de mauvaise soupe, une jeune interne vient gentiment me frapper sur les genoux, les coudes, les chevilles, elle s’évertue à tirer puis pousser sur mes pieds, mes mains, me fait gonfler les joues, me toucher le nez, suivre son doigt de haut en bas, de gauche à droite, ma jeune martyre est souriante et conclut sans rire «  ça marche ». Ben non justement ça ne marche pas lui rétorque-je, hilare, mince elle pique un fard, c’est bien ma veine, que cherche désespérément l’infirmière subrepticement  entrée  armée de sa seringue dissimulée derrière son sourire . La vague soignante se retire, la jeune interne souriante et rougissante va en parler à son chef, c’est le chef qui m’annoncera la liste des suspects avécé and co.

En vieux routier des urgences, je prends mon mal en patience dans la solitude de ma chambre à l’odeur de soupe aux choux.

Une blouse blanche entre avec un bruit de narines «  ça sent bizarre ici ». , un chariot grince, un paravent se détend, j'entends,l'homme regimbe, vieux cheval fatigué qui se cabre. Derrière le paravent, dérisoire paravent à l’intimité, ce drôle de mot en ce drôle de lieu, commence l’interrogatoire.

 

Alors Mr B. vous avez fait un malaise ?

Ben non j’ai raté une marche.

Vous avez quel âge ?

90 ans.

Et ça vous arrive souvent de faire des malaises comme ça ?

J’ai pas fait un malaise, j’vous dis que j’ai raté la marche.

Vous avez des problèmes de santé ? C’est quand la dernière fois que vous avez vu un docteur ?

J’ai jamais vu de docteur de ma vie.

Et vous avez été déjà hospitalisé ?

Oh ça alors, puisque j’vous dis que j’ai jamais vu de docteur.

Et vous avez déjà fait des chutes comme ça ?

C’est pas une chute, j’ai raté la marche avec mon seau d’eau.

On tombe pas comme ça Mr B, la chute c’est la conséquence , on va chercher la cause de ce malaise.

J’vous dit que je suis pas malade, j’suis au bout du rouleau, et pis c’est tout.

Bon on va vous examiner et voir ce qui vous est arrivé.

Y m’est arrivé que j’ai raté la marche, j’ai laissé tomber mon seau et c’est pas la peine de chercher, j’suis pas malade, c’est juste la fin, j’suis plus bon à rien. le bout du rouleau je vous dis.

Et quand vous avez fait le malaise, vot’femme elle était là. ?

Nan, quand j’ai eu mon malaise, elle faisait des courses.

Vous avez fait un malaise alors.

Si vous voulez, mais moi j’ai raté une marche.

C’est votre femme qui vous a retrouvé ? Vous aviez repris connaissance ?

Sais pas moi, je me rappelle pas.

Et vous étiez assis ou toujours allongé ?

Ah ben j’étais peut-être debout.

Vous étiez mouillé en arrivant, vous avez fait sous vous avec votre malaise ?

Ben non alors, j’suis tombé et le seau s’est renversé sur moi.

Vous avez mal quelque part ? Votre tête a cogné ?

J’avais pas mal, c’est depuis que je suis ici que j’ai mal !


On va s’occuper de vous Mr B. et vous soigner

Mais puisque je vous dis que c’est pas la peine, j’ai rien, c’est la fin c’est tout.

 
 

 

27 janvier 2012

A votre santé

 

On soupçonne un avécé du cervelet, m’aurait étonné qu’il fût cérébral, faut pas trop demander. Le petit homme réagit avec dignité à l’annonce brutale et nonobstant souriante de l’interne «  vécés, ça tombe bien j’ai envie d’aller... » . Le regard égaré de l’interne susmentionnée ne lui permît pas d’aller plus loin. «  Faut pas vous lever » C’est vrai j’avais oublié que je ne savais plus marcher.

Juste une sensation étrange en fin de soirée, déjà au lit , l’impression que quelque chose se passait quelque part dans le cerveau, enfin diront les mauvaises langues, il était temps  ajouteront les bonnes copines. La soirée avait pourtant été agréable, le plaisir de retrouver les mêmes amies, une pizza, un verre de chianti, quelques souvenirs égrenés, quelques anciennes collègues égratignées, des bons mots, des fous rires, des silences.   Le silence de la maison, prendre un bon bouquin puis cette drôle de sensation, Ellroy attendra, demain matin ça ira mieux. Le lendemain ma nouvelle compagne sensationnelle était toujours là, elle se leva en même temps que moi, elle tituba avec moi, un verre de chianti diantre , elle replongea sous les draps avec moi , ça ira mieux à midi.

Midi, mon médecin, elle est jeune, elle est sympa, elle tente désespérément de me faire tomber dans ses bras, mais je résiste héroïquement, mes pieds vont où ils veulent, mais pas vers elle, je ne sais plus marcher, mes pas m’échappent comme mes mots me désertent, je ne sais plus écrire, je ne sais plus où je vais.
Elle, sait , ce sera les urgences de l’hôpital. Elle soupçonne.


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