DE LA RELATIVITE
Des visages
tristes, des pleurs qui creusent leurs
sillons le long de joues vaincues, un enfant qui console un père éperdu de douleur.
Une région dévastée par une indicible douleur, une stupéfaction qui peint ses
figures de désolation sur des faces rougies par l’émotion, des hommes
terrassés, des femmes tétanisées, des jeunes gens errant et tenant encore un
improbable étendard tentant de se cacher, penaud, dans des mains rendues
inutiles, des chants éteints qui ne
résonnent plus dans le silence d’une ville sidérée, des rideaux baissés
incapables de se relever, de l’hébétude en guise de croissants au lever d’un
jour blafard et condamné à ne pas sourire , des rues désertes qui pourtant se vident
de leur sens , une vie qui ralentit, des feux en pleine détresse qui restent au
rouge et des caméras qui matent et des présentateurs qui audimatent et des
spectateurs qui se repaissent de ce malheur qui a eu le bon goût de les
épargner et le meilleur goût de les distraire.
La Chine, la
Birmanie, vous n’y êtes pas, c’est sur la bonne ville de Lens que s’est abattu cet
inconcevable malheur.