Le stagiaire
Le stagiaire prit son courage à deux mains plutôt que de le remettre au lendemain. Il parcourut prudemment un long couloir, croisa un professionnel, prit à la place un air détaché mine de rien, peur de rien.
La menace écarté, il reprit sa marche vers le front, prêt à braver tous les dangers.
Là, vous pensez ..ha ha il a fait une faute d’accord.. « la menace écarté », ECARTEE BANANE !
Eh bien , vous avez tort, j’avais d’abord écrit…le danger écarté , puis dans un dernier réflexe, me rendant compte de la répétition du mot danger que du coup j’avais écrit deux fois dans la même phrase et que je me suis dit çà en fait un de trop , de danger, il faut que je trouve un synonyme, un mot qui ressemble quoi, non un mot qui veut dire la même chose enfin à peu près parce que c’est vrai que la menace et le danger, y a quand même un glissement c’est mantique si je puis me permettre . Merde, c’est pas parce que je n’ai pas fait d’études que je ne sème pas antiquement NON MAIS , faut pas prendre ma charrue pour un bœuf .
Enfin, le stagiaire arriva sur le champ de bataille, l’ennemi était là, tapi sournoisement dans une pièce sombre, ce qui allait ajouter à la difficulté de la tâche. Il repéra avec soin les issues de sortie fût-elle sans gloire, jaugea les forces de l’ennemie, première mauvaise nouvelle, une femelle et pas une nouvelle, je vous prie de le croire.
Il se dit qu’il ne l’avait jamais vue auparavant, il constata sans surprise qu’elle avait des boutons, prendrait-il le risque de les presser et par lequel commencer, comment réagirait-t-elle à cette intrusion, elle qui semblait assoupie.
Bon reprenons nos esprits, il était évident qu’elle ne l’avait pas aperçu, en tout cas rien ne laissait le deviner .Garder son calme, ne pas rougir en se demandant s’il fallait d’abord l’allumer, il n’était sûrement pas le premier à lui demander ce service là , après tout elle était là pour çà et si elle se montrait docile, il n’y avait pas de raison pour qu’il ne réussisse pas à introduire…mince alors qu’est-ce que j’en ai fait, dans sa confusion il avait connu un moment d’égarement, un relâchement coupable , paniqué, enfin pas encore, il rechercha en toute hâte son matériel avant de soulever le capot et d’en finir enfin . Ce serait l’histoire de quelques secondes.
Un dernier coup d’œil, à gauche, puis, allez tous en choeur, à droite. Personne à l’horizon, le sémillant stagiaire prit une belle inspiration, c’est pas comme ce narrateur, oui toi, tu vas enfin te décider à conclure ??? Parce que permets moi de te dire, ton histoire elle est bien jolie mais faudrait quand même te décider à la terminer, qu’on ne reste pas sur notre faim. NON MAIS (un lecteur en colère).
Le stagiaire reprit une inspiration, fit un pas en avant, commença à défaire la…quand soudain arriva sur sa droite une jeune fille de l’Institut. Il l’avait déjà aperçue dans la salle de restaurant, elle l’ignora superbement, souleva le capot de la machine infernale, posa un paquet de document dans le chargeur, appuya en un éclair sur une multitude de touches en des gestes précis et sûrs. La bête cracha, reproduisant consciencieusement, elle vomit une armée de feuillets à l’encre fraîche. Ce fut une bataille épique, A 4, A 3, Recto, Recto Verso.
Enfin, le bruit s’arrêta, la jeune trisomique prit le fruit des entrailles de la Bête et repartit sans un regard pour le stagiaire.
Le stagiaire se dit alors qu’il n’y avait pas de raison pour qu’il ne réussisse pas à en faire autant.
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)