Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Rien à raconter
Rien à raconter
Publicité
Derniers commentaires
27 novembre 2006

Akwaba

Elle est entrée dans notre vie sans crier gare par une belle et chaude journée d’été , un temps bien breton, ciel d’un bleu méditerranéen, soleil djerbien bien fort , aux rayons tapant à bras raccourcis sur la pauv’ caboche de Papy , ceci explique peut-être ce qui suivit.

Nous l’aperçûmes au même moment, Papy déjà bien cuisiné par le Soleil mit un genou à terre, frappé par ce que l’on nomme le coup de foudre , l’éclair le terrassa , c’était Elle , c’était sûr .

Mamy, comme c’est étrange, était beaucoup moins enthousiaste. Elle cherchait déjà le vice caché.

Pourtant qu’elle était belle dans sa robe blanche, son manteau de verdure, et son couvre-chef bleu. Elle était grande, noyée de soleil, accueillante, son nom fièrement arboré à la boutonnière Akwaba, nous souhaitant déjà Bienvenue, vous êtes ici chez vous. C’est sûr aussi qu’elle était bien entourée par de nombreux gardes du corps, peut-être même quelques admirateurs secrets, mais tout ce beau monde se tenait à distance respectable , respectueux.

Nous demandâmes son prix à son agent. Un autre éclair terrassa le pauv Papy qui se releva aussitôt, renaissant de ses cendres, il brava, osa « c’est Elle à n’importe quel prix », la vérité m’oblige à dire que devant l’agent, je n’utilisai pas cette expression, pensant qu’un petit rabais serait possible, mais ma pudeur refusait que je négocie devant Elle, on ne mégote pas le coup de foudre.

Mamy, craignant le coup de Trafalgar, de plus en plus méfiante devant cette crise suraiguë d’enthousiasme et d’optimisme qui ne me ressemblait guère, me demanda d’abord félonnement si j’avais bien pris mon traitement et me rappela insidieusement que notre Budget nous autorisait une dépense deux fois moins importante .

L’agent qui avait tout compris nous proposa d’aller voir ailleurs, elle pourrait aussi vous plaire, elle a été abandonnée il y a peu de temps, elle est peu plus ancienne, mais un petit lifting lui fera du bien et son prix est plus proche de vos capacités dont nous comprîmes qu’elles étaient bien limitées pour un agent s’occupant d’une telle star .

Autant sa consoeur était accueillante, autant celle là était fermée, muette de douleur, l’odeur du malheur rodait encore, l’Agent lui ouvrit les yeux, visiblement elle n’avait pas fait son deuil du départ de l’Autre, nous nous attendions à voir cet Autre surgir à tout moment dans son antre, ses effets très personnels, une paire de pantoufles, un gant de toilette étaient toujours prêts à reprendre du service.

Un peu désorientés, le mot est faible, plutôt choqués par cette présence tenace, nous fîmes part de nos réflexions à l’Agent une fois éloignés.

J’en ai vu d’autres croyez moi, mais je comprends votre étonnement. Vous savez il y a des gens très pressés, la grand-mère qui vivait là est décédée depuis deux mois, ses enfants n’ont rien touché à l’intérieur. La maison est à vendre en l’état.

Nous revînmes donc à la Belle, et je le jure, à moins que le soleil ait vaincu mes derniers neuneurones, elle me fit, complice, un clin d’œil en nous voyant pousser le portail de l’entrée.

Toujours séduisante dans ses murs de crépi blanc, son écrin vert de près de 1000 m2 bordé par les gardes du corps, tous de la famille des Thuyas, ses admirateurs élancés du bouleau au cèdre bleu, du cerisier au poirier et ce toit de bleu d’Angers qui se confondait avec l’azur du ciel.

Je vis que Mamy avait changé de camp, la Belle avait vaincu ses réticences avec l’aide bien involontaire de sa consoeur inconsolable et l’aide très volontaire et très stratégique de l’Agent Immobilier.

Dès le lendemain, les enfants et petits-enfants disponibles furent convoqués près de la Belle pour donner leur avis . Inlassablement, la Belle refit son numéro avec l’aide très volontaire de son ami le Soleil, tour à tour Brune et Blonde, puis leur maman, tontons et tatas tombèrent sous le charme. C’était définitivement Elle, la maison de vacances, la Maison de famille de nos rêves.

Restait à convaincre Madame La Fée Banque, de mettre le «  il était une fois » pour débuter le conte de fées. Ce fut une autre histoire de comptes. 

Publicité
Publicité
Commentaires
D
Pfff.... je ne t'oubliE pas....
I
Comme il est agréable d'être mené en bateau au long de vos mots... Je me fais avoir à chaque fois, jusqu'aux derniers mots.
D
... son écrin vert de près de 1000 m2.... faudra penser à allonger le fil électrique de ta tondeuse à gazon!!<br /> Bisous Loïc, Pc définitivement hors d'usage mais je ne t'oublies pas hein...
L
Ah oui, j'aime la description !<br /> Et je la comprends !<br /> La maison de ses rêves... c'est... un rêve, quoi ! <br /> Comme j'aimerais tomber amoureuse un jour de "mes murs" !<br /> Je t'envie ! ;-)
T
Que dire après une telle description ? " Quand on aime, on ne compte pas ? " Et il est coquin Papy, car est-ce une maison ? une fée ? une star ?
Publicité