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3 juin 2007

PAPY AILLEURS

 

Papy continue avec un plaisir déclaré, donc non dissimulé, de sévir sur le Blog-Atelier d’écriture Paroles Plurielles.

 



Consigne 47


 


 

 




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Et pour vous compliquer la tâche (oui, vous savez que j'adooooooooore ça!), voici une phrase d'incipit"J'abandonne" (dur dur) paru en collection folio "chipée" à Philipe Claudel, (auteur à lire de toute urgence) dans son  livre

" Le samedi, c'est plus tranquille. Il y a moins de monde. (p56)

COUMARINE

 

Emancipation ( Truly)

Peut-être un jour par hasard verras-tu cette photo, la petite Ruby, ce diamant que tu ne poliras jamais et Tony, ce petit caïd qui rêve déjà de marcher sur les traces  de son père. Mais cela, je ne le permettrai pas. Je ne baisserai plus la tête, je te regarde fièrement droit dans les yeux, ces yeux noirs que je ne croiserai plus. Je t’en veux trop de m’avoir laissé seule le ventre empli de celui que tu appelais ta fierté, ce fils que j’avais pour mission de te donner. Je t’en veux trop pour cette richesse que tu as tenté de m’offrir. Je n’en voulais  pas de cet or là, ce sont des mots, ce sont des regards, ce sont des gestes que j’espérais. Ce sont ces trésors là que j’attendais et pas  ces lingots, ces magots que tu savais où trouver. Tu vois sur quels chemins cet amour là t’a mené, chemins de bandits de plus en plus grands, de plus en plus sanguinaires, de plus en plus aveuglés par l’odeur du  sang et de  l’argent.

Tu finiras tes jours, solitaire, dans ta cellule. Le samedi, c’est plus tranquille. Il y a moins de monde. Mais pour moi, il n’y avait plus de samedi, tu m’as assigné à la caravane sous la surveillance  de ta famille. Mais moi, tu vois, j’ai refusé la sentence, j’ai refusé la peine que tu m’infligeais. Oh bien sûr pour la tradition, j’ai feint d’accepter ma condition de femme à la caravane qui repasse, qui lave, qui cuisine, qui se tait. Mais le soir, quand mes diamants étaient couchés, lettre après lettre, mot après mot, je m’évadais, page après page, je creusais le tunnel vers ma liberté, livre après livre, je brisais mes chaînes.

Et cet amour là, je le transmettrai  à  ceux qui auraient dû être nos enfants.

Je le lèguerai à mes enfants pour qu’ils choisissent leurs chemins en toute liberté.

 

 


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Commentaires
L
...<br /> çà aurait pu être ma photo. deux enfants débraillés, une caravane (j'ai la même) qui ne tient debout que par miracle, et qui ne peut plus rouler.<br /> la misère...<br /> et l'évasion, par les mots. ceux que j'écrivais.<br /> l'or sale ne brille pas, et rien ne peut le laver.<br /> l'or, il était ailleurs... celui là aussi on me l'a souillé à jamais.<br /> restent les diamants...<br /> merci
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