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Rien à raconter
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24 janvier 2008

Prestation compensatoire

Elle avait la voix rauque des fumeurs, les lunettes fumées des rockeurs, le jean d’une jeune, les traits tirés on ne sait où.
L’écran du pécé illuminait un salon vieilli prématurément, un canapé fatigué et peinard étalait sa laideur de skaï, ce qui est bien normal quand on y pense.

 
Un matin y m’a dit je pars, c’est tout, sans explication mais moi je savais.
Je savais qu’il y avait l’autre, la bonne copine, ma meilleure amie. Et puis mes enfants m’ont dit Papa est parti, c’est mieux comme çà. Y a que mon deuxième, pour lui son père c’était tout, c’était un Dieu.

 C’est fini les hommes, le premier pendant six ans il m’a battu et puis lui il est arrivé, il était gentil au début. L’autre jour au téléphone, je sais j’suis méchante, je lui ai dit les gosses y sont pas de toi, j’ai bien entendu que çà lui a fait quelque chose. Pourtant y a pas de doute, ils lui ressemblent tellement puis je lui ai balancé, les enfants, mes quatre enfants c’est tout ce que tu m’as fait de bien en dix ans. Vous allez dire que je suis mauvaise.

Les premières années il me tapait pas, c’est juste qu’il avait la bougeotte, il changeait tout le temps de travail, moi çà me plaisait pas et puis depuis son stage à V., tout a changé. Là bas il s’est fait des copains, tous divorcés, c’est bien mieux on fait ce qu’on veut qu’ils lui disaient.

 Quand il revenait le week end, la petite phrase a commencé, çà je l’ai entendue cette phrase là «  retires tes mains j’ les supportes plus sur moi », je l’entends encore. Et puis il s’est mis à boire, de plus en plus et là les coups ont commencé à pleuvoir mais il était malin, jamais la figure, des fois j’avais le corps couvert de bleus, j’en ai bavé.

Une fois y m’a allongé sur la table et là y m’a cogné devant les enfants, maman c’est mieux qu’il est plus là.

Il a vu l’assistante sociale et il a demandé à aller dans un foyer. Il travaille plus et il m’a prévenue, pour les enfants t’auras rien, déjà que tu gardes la maison et tous les meubles et puis comme t’es obligée de subvenir à mes besoins je demanderai une pension pour moi. Voilà ce qu’il m’a dit, c’est à cause de moi qu’il peut plus travailler, il est trop malheureux maintenant sans ses enfants.

 

L’autre jour, il m’a appelé il voulait revenir à la maison, moi je lui ai dit sûrement pas, j’suis bien toute seule maintenant et avec les enfants on a pris nos petites habitudes, c’est plus détendu parce que c’était un Monsieur Je sais tout et fallait jamais le contredire. Je lui ai dit, je fais ce que je veux, ah ouais tu fais la putain, c’est çà ,ben comme çà tu vas me donner plus pour la pension, c’est sûr y peut plus me cogner, alors faut bien qu’il ait une compensation.

 

Mais moi je m’en fous, les hommes c’est fini, j’en ai trop bavé, maintenant c’est mes enfants et moi.

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Commentaires
T
Petit oui..mais aussi quel aveu....de faiblesse.<br /> Loïc
T
Une histoire comme il en existe beaucoup...<br /> <br /> J'ai connu ça aussi mais heureusement je n'avais pas d'enfants...<br /> <br /> La violence! Quoi de plus petit?<br /> <br /> Bises Loïc
L
Truly, c'est moi qui te dis merci. On a besoin parfois de poser ses mots ailleurs (mon blog est sous controle, big brother is watching me)<br /> mais pour la ligne de métro c'est raté: la plus proche de chez moi est à Rennes, et ce n'est pas à 3km. :-)
T
Difficile d'écouter et de regarder sur le Net, mais je mesure ce qui vient de se passer, je sais ce que signifient ces mots que tu viens de laisser et quelle valeur ils ont, j'imagine que tu comprendras que je dise MERCI (.....à 3 kms ..c'est fou çà :)))))
T
Le difficile n'est pas vraiment pour moi....
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